mercredi 24 avril 2013

En exclusivité pour Nekkrozine, la PREMIERE chronique du dernier Antediluvian, sensé sortir d'ici quelque mois, en confrontation avec l'album d'avant.
Pas de vidéo youtube pour Logos, car l'album n'est pas sorti, et il ne faut pas encourager les connards de pirates qui pourrissent les sorties d'album.
Allez, banzaï, comme disent les juifs.

La chronique :

ANTEDILUVIAN - λόγοϛ vs. TtCoH
Dans ma tête, deux monstres sacrés se font la guerre. Un combat sans merci, qui durera jusqu'au crépuscule de l'apocalypse, car il déterminera celui qui en sera l'instigateur. Les deux créatures se disputant le rôle son né du même père : ANTEDILUVIAN. A l'instar de la lutte sans merci qui opposa le calamar géant au cachalot, le combat se déroule dans les profondeurs abyssales.

Part I : Hawwah

TtCoH, soit Through the Cervix of Hawwah, l'album du groupe de 2011 est sombre, chaotique et primitivement technique. Cet opus est un condensé de la noirceur que dégage le néant. Un invocation de 36 minutes qui vous entraîne toujours plus profond. Le côté ritualiste de la chose étant fortement amplifié par l'approche mathématique de beaucoup de riffs. Comprenons nous bien. Il ne s'agit pas de math-black avant-gardiste à la pète-moi-dessus-je-te-dirais-l'heure. Les mesures sont souvent asymétrique. Ils se démerdent même pour décaler la guitare devant la batterie en lui enlevant un temps, et retomber sur leur pattes, 20 000 lieues plus bas ("Scions of Ha Nachash (Spectre of the Burning Valley)"), et mille autres idées toutes aussi intéréssentes les unes que les autres. Cependant, ces interventions venant troubler le repos du 4/4 sont toujours parfaitement justifiées, nécessaire même, car certains riffs sonneraient moins bien sans. Il est de fait très agréable d'écouter l'album plusiers fois de suite de manière à chercher toute les petites complexités qui en font sa richesse.

L'album est également parsemé de lourdeurs incroyables ("Erect Reflection (Abyss of Organic Matter)") qui aplatissent l'auditeur ne faisant que faciliter la descente que représente l'ensemble. La notion d'ensemble est très importante. Tout l'album ne fait que tout tirer vers le bas, toujours plus profond, à en perdre la notion de surface. Chaque morceau est la découverte d'une strate de profondeur insoupçonnée. Et si certains trouvent que la trop courte durée des morceaux empêche de vraiment s’immiscer dans l'ambiance, il est clair pour moi que les trois pauvres secondes entre chaque morceau ne suffisent pas à remonter à la surface.

Au final, cet album est extrêmement inventif et bien pensé, la technique au service de l'ambiance régressive et primitive. Il est parfaitement sombre, et entraîne plus bas que le fond. 

1. Rephaim Sceptre...  
2. ...Through the Cervix of Hawwah  
3. Intuitus Mortuus  
4. Scions of Ha Nachash (Spectre of the Burning Valley)  
5. From Seraphic Embrace  
6. Luminous Harvest  
7. Turquoise Infidel  
8. Gomorrah Entity (Perversion Reborn)  
9. Erect Reflection (Abyss of Organic Matter)     

http://www.youtube.com/watch?v=VfuNIPa4Jhk 

 

art II : λόγοϛ


Et voici le dernier né de chez les canadiens, λόγοϛ, soit LOGOS, mais avec des lettres grecques. Supposé sortir prochainement chez NWN!, un échantillon de 50 exemplaires furent quand même vendus au NWN! Fest III, et une autre cinquantaine par la distro de Serpent's Head Reprisal, quelque jours après, uniquement sous format cassette. Une version à également filtré sur le net, et je vous engage donc à chier dans les pixels de l'enculé de première responsable de cette trahison. L'album est composé de 9 titres, espacés par des interludes brefs ne laissant presque jamais transparaître le silence.

La première impression est la densité incroyable de ce qui nous arrive dans la gueule. Beaucoup plus dense qu'avant. Une vision plus précise du chaos, le chaos n'étant pas précis par définition. Il est très dur d'avoir une pensée cohérente en écoutant cet album assez fort. Le groupe laisse ici une plus grande place à l'abstrait. Le couplet/refrain est définitivement enterré. Ce qui se présente à nous, c'est un bloc qui demande un certain nombre d'écoutes avant de pouvoir en déterminer rien que la couleur.

Le travail fait sur les guitares est impressionnant. Toujours pour renforcer l'immersion immédiate dans ce tourment. Un jeu de solo centré sur le larsen et l'abstrait. Sur la perte des bases musicales érigées depuis des siècles. Comme si la guitare était jouée par un pantin désarticulé et malade à crever. Le parfait exemple est le solo de "Transept of Limbs". De temps en temps sort un riff, absolument entraînant. Un guide dans les ténèbres. Guide qui ne nous accompagne que le temps de quelques mesures, pour nous retrouver encore plus perdu qu'au début. L'immersion est immédiate et totale.

Les technicités on ici été abandonnées pour quelque chose de plus dur à saisir. Comprendre cet album est un travail qui se compte en années.

L'album parfait à écouter à volume maximal dans le noir complet, sans faire un mouvement. On en oublie qu'on existe, et après, on ne marche pas vraiment droit, la notion d'ordre étant encore floue.



1. Homunculus Daimon-eon (Awakening)
2. Consumate Spellbound Synapses
3. Towers of Silence
4. The Ash and the Stars
5. Beyond Diurnal Winds
6. Nuclear Crucifixion (Turning the Spear Inward)
7. On the Tree of Life and Death
8. Transept of Limbs
9. Death Meta

Part III : L'affrontement

Musicalement dans le même registre, mais différents dans le concept, ces deux album sont liés, et à la fois séparés par les procédés utilisés. Si TtCoH est une longue descente aux abysses ultimes, Logos démarre directement dans ces eaux là pour ne plus en bouger. La descente est-elle aussi importante que la destination ? Logos est plus dur à saisir, mais TtCoH est plus technique et primitif. Chaque excellent passage d'un album est un coup porté à l'autre, et l'affrontement des deux dans ma tête résonne et crée un monstre hybride.

Il y a donc deux entités différentes, complémentaires, poursuivant le même but, mais par des chemins différents. L'un des deux signera la fin du monde, et pour savoir lequel, il y a duel. 

Chroniqué par Matt






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