samedi 2 mars 2013



Le leader de ce groupe ayant été relâché de prison tout fraîchement (2010 déjà ?), l'album enregistré avant son incarcération peut désormais rejoindre l'industrie vorace de la métallurgie acoustique et du matraquage en règles, et remplir nos oreilles d'un délice appréciable si muni d'un soutient sonore adéquat.
Il s'agit en fait pratiquement d'une compilation. Puisque faire un, autant faire deux. Une fois l'écoute du nouveau matériel nommé "Spear of Destiny" encaissée, il s'ensuivra donc l'écoute du EP du groupe de 2002 "Circling the Coils of Chaos", pour une durée totale de 43 minutes et des crucifix.
Passé l'intro dont les intonations de chants religieux couplé à des tris caractéristiques de calibres diamètralement supérieurs à ton anus, la bête ne laisse plus le doute quand à la qualité du contenu. Une telle fusillade en odeur de sainteté me remémore les premières secondes du "Kaos Kommand 696".
La suite du rejeton est un agréable moment à passer.

Quelques coïncidences sont à noter entre "Spear of Destiny" et du CONQUEROR. La voix ressemble, le son de la guitare, et même de la batterie. Et la petite note aiguë bien placée, au début de "Attack or Bare Deafeat".

Bon, après Ouroboros, c'est quand même vachement plus mélodique. Et par mélodique, je veut dire épique sans connotations pagan, ni perversion suédoisement alignées sans la moindre once d'âme. Nous avons affaire ici à un album crasseux et aride. La violence engendrée ici est sincère, franche, et directe, sans renier le côté mélodieux qui fait toute la beauté de cette éruction morbide.
Cet album est solidement basé d'un côté sur des riffs beaux et plus rêche que du papier-émeri, et de l'autre sur une voix vociférant une haine à faire passer Hitler pour un opposant à la peine de mort. La batterie en retrait ne fait qu'accentuer cet aspect. Heureusement que les riffs sont bien travaillés alors.
Ces mêmes riffs doté du pouvoir d'alterner savamment le bourinage abrasif strictement monolithiques et sans variations de notes, et des parties épiques et mélodieuses à vous coller la gaule. ("As i reach for hell", "Anihilate, Sudjugate, Desecrate"). Un dosage qui penche clairement du côté de la mélodie, ce qui est immédiatement contre-balancé par la rugosité sans limites des guitares sourdes. C'est mélodique, mais violent à la fois, et c'est ça qui est bon.

Un mot sur la batterie de Paulus Kressman, officiant ici sous le pseudo de Sado Masochist Lamb Persecutor. Dans "Sacramentary Abolishment", il jouait de la musique avec sa batterie, il faisait des variations et des breaks, s'emboîtant parfaitement dans l'entitée musicale globale. Dans "Rites of Thy Degringolade", il jouait des patterns réfléchis et finement pense, bique parfaitement destructuers, et la musique s'articulait beaucoup plus autour de la batterie. Mais là, la batterie n'a que très peu d'importance immédiate, et on a tendance à vite l'oublier, ce qui est dommage, mais pas dérangeant, car l'album favorise les instruments à six cordes (voir sept selon le livret). Le rôle de la batterie dans cet album est l'accompagnement des guitares, sans empiéter sur leur plates bandes, mais sans créer de monotonie, et c'est un objectif parfaitement accomplit.

Ensuite, on passe à la seconde partie de l'album, qui correspond à "Circling the Coils of Chaos".

Ici, l'on ne dispose que de deux compos et deux reprises, et encore une intro avec des chœurs christiques, ou je ne sait quoi. Le premier morceau commence par des caisses claires orientées militaires, vachement martial. Le contenu de l'album est proche de celui de la demo. Toutefois, quelques différences séparent les deux, sinon, ce serait pareil.
Déjà, la production. Elle est meilleure que sur l'album. Le son est moins sourd, moins étouffé, et donc moins rugueux.
La voix est hélas moins haineuse. La batterie, en revanche a déjà une place plus importante. L'équilibre mélodie/bourrage de note tend cette vois plus vers la violence gratuite. Toutefois, des mélodies apparaissent par-ci par-la.

Ensuite, les deux reprises : une de BLASPHEMY, une de BEHERIT, respectivement "Ritual" et "Grave Desecration". Un "Ritual" sur lequel on prend de petites libertés niveau tempo, et break d'intro notamment (le tempo à la hausse n'étant par ailleurs pas une mauvaise idée), et un "Grave Desecration" largement plus clean et soft qu'a l'original. On ne pourra pas les accuser de copie conforme. Ces reprisens sont très réussies dans le sens où le groupe réussit à s'approprier la musique des originaux en y ajoutant leur griffe.

En somme, nous avons là dans les oreilles un très grand album qu'il est bon de s'envoyer tant le mélange de violence et de mélodie est bien foutu. Excellent pour monter à l'assault du paradis, ni plus ni moins.   
        
 
 


          
Ouroboros
"Spear Of Destiny"
Canada
2010
Supremacy Through Intolerance
 
Track list
 
1-To Embrace the Satanic Spear of Destiny

2-  Attack or Bare Defeat

3. As I Reach for Hell

4. Annihilate, Subjugate, Desecrate

5. Hail the Conquering Ones

6.  Infinitus Odium

7. Vomiting Gaschamber Perversions

8. Dies Iraes / The Broken Seals of Wrath

9. Vomiting Gaschamber Perversions

10. Ritual (Blasphemy Cover)

11. Grave Desecration (Beherit Cover)
 
 
Chroniquer Par Goat666

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