mardi 12 février 2013

Winter Funeral est un groupe français, un one-man band pour être plus précis car il s'agit du projet d'une seule personne, Hylgaryss qui a également officié dans divers groupes comme Dark Sanctuary, Kristallnacht, Black Fortress, Chemin de Haine ou encore sacrificia Mortuorum.
Winter Funeral a été peu prolifique : une tape en 1999, un premier EP en 2001 : « Bénis les Ténèbres, Ô mon Âme... », un split en 2008 avec Arkha Sva et enfin son dernier méfait en 2010 : « Some Thousand Lies » qui est l'objet de cette chronique.
Et au vue de l'objet en question, c'est bien dommage...

Première impression visuelle : la pochette est simple, un logo gris pâle affublé d'un crâne humain trône au-dessus d'un fond clair-obscur où se devine une main pendante tâchée de sang. Le ton est donc donné : on aura droit à un black métal aussi froid que la lame acérée d'un rasoir.
« You are nothing, nobody, we do not exist » peut-on lire dans le livret (qui ne consiste au passage qu'à deux pages, pas de lyrics)... et ces paroles se parent d'un art glacé et sans vie comme la surface stérile d'un lac gelé. La musique de Winter Funeral est est un ode au nihilisme. Elle se veut froide, désabusée, lugubre. Pas de vie. Pas d'espoir. Juste des riffs lancinants, répétés sur fond d'une batterie désincarnée et quasi mécanique. Les quelques mélodies éparses ici et là sont aussi sinistres que funèbres et transforment votre sang en un liquide glacé qui vous paralyse peu à peu. Car finalement, à quoi bon vivre ici bas ?
Les vocaux sont dans la lignée de la musique : ils sont clamés sur un ton écorché et froid, emprunts à la fois d'une rage désabusée et d'un désespoir profond. Mais ici pas de larmoiements, juste le constat amer que tout est vain. Parfois, un arpège lugubre s'immisce dans le morceau (« Curse of Annihilation » par exemple) et vous transporte comme le spectateur blasé d'un improbable défilé funéraire dans le brouillard d'un hiver blafard. Impression qui se conforte sur le début de « Mass for a mass Grave » et s'accentue avec un passage d'une lourdeur hypnotique et morbide avant de se terminer sur une accélération du tempo et un arpège entêtant.
Une basse inquiétante accompagne le tout, discrète mais renforçant indéniablement la noirceur ambiante des morceaux.
« Cérémonial - prologue » est un court interlude spectral au milieu de l'album qui repart ensuite sur le black métal typique de Winter Funeral : froideur macabre, riffs lancinants (voir complètement prenant à 1 minute 48 sur « Cérémonial Part II), batterie mécanique.

Winter Funeral s'adresse aux adeptes d'une musique froide et atmosphérique. Les six morceaux s'étirent sur pratiquement 45 minutes et Winter Funeral prend le temps de développer ses ambiances si particulières. Un black métal cryptique dont l'écoute plonge l'auditeur dans un monde où la vie n'a pas lieu d'être et où l'Enfer est de glace.




WINTER FUNERAL
« Some Thousand Lies »
France
Sorti sur Zyklon B Production
2010

Track list :
1- Some Thousand Lies
2- The Curse of Annihilation
3- Mess for a Mass Grave
4- Cérémonial – Prologue
5- Cérémonial Part I
6- The One against Christianity
7- Cérémonial Part II

Chroniqué par SB

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire