Winter
Funeral
est un groupe français, un one-man band pour être plus précis car
il s'agit du projet d'une seule personne, Hylgaryss
qui a également officié dans divers groupes comme Dark
Sanctuary,
Kristallnacht,
Black
Fortress,
Chemin
de Haine
ou encore sacrificia
Mortuorum.
Winter
Funeral
a été peu prolifique : une tape en 1999, un premier EP en
2001 : « Bénis les Ténèbres, Ô mon Âme... », un
split en 2008 avec Arkha
Sva
et enfin son dernier méfait en 2010 : « Some Thousand
Lies » qui est l'objet de cette chronique.
Et
au vue de l'objet en question, c'est bien dommage...
Première
impression visuelle : la pochette est simple, un logo gris pâle
affublé d'un crâne humain trône au-dessus d'un fond clair-obscur
où se devine une main pendante tâchée de sang. Le ton est donc
donné : on aura droit à un black métal aussi froid que la
lame acérée d'un rasoir.
« You
are nothing, nobody, we do not exist » peut-on lire dans le
livret (qui ne consiste au passage qu'à deux pages, pas de
lyrics)... et ces paroles se parent d'un art glacé et sans vie comme
la surface stérile d'un lac gelé. La musique de Winter
Funeral
est est un ode au nihilisme. Elle se veut froide, désabusée,
lugubre. Pas de vie. Pas d'espoir. Juste des riffs lancinants,
répétés sur fond d'une batterie désincarnée et quasi mécanique.
Les quelques mélodies éparses ici et là sont aussi sinistres que
funèbres et transforment votre sang en un liquide glacé qui vous
paralyse peu à peu. Car finalement, à quoi bon vivre ici bas ?
Les
vocaux sont dans la lignée de la musique : ils sont clamés sur
un ton écorché et froid, emprunts à la fois d'une rage désabusée
et d'un désespoir profond. Mais ici pas de larmoiements, juste le
constat amer que tout est vain. Parfois, un arpège lugubre s'immisce
dans le morceau (« Curse of Annihilation » par exemple)
et vous transporte comme le spectateur blasé d'un improbable défilé
funéraire dans le brouillard d'un hiver blafard. Impression qui se
conforte sur le début de « Mass for a mass Grave » et
s'accentue avec un passage d'une lourdeur hypnotique et morbide avant
de se terminer sur une accélération du tempo et un arpège
entêtant.
Une
basse inquiétante accompagne le tout, discrète mais renforçant
indéniablement la noirceur ambiante des morceaux.
« Cérémonial
- prologue » est un court interlude spectral au milieu de
l'album qui repart ensuite sur le black métal typique de Winter
Funeral : froideur macabre, riffs lancinants (voir complètement
prenant à 1 minute 48 sur « Cérémonial Part II), batterie
mécanique.
Winter
Funeral s'adresse aux adeptes d'une musique froide et atmosphérique.
Les six morceaux s'étirent sur pratiquement 45 minutes et Winter
Funeral prend le temps de développer ses ambiances si particulières.
Un black métal cryptique dont l'écoute plonge l'auditeur dans un
monde où la vie n'a pas lieu d'être et où l'Enfer est de glace.
WINTER
FUNERAL
« Some
Thousand Lies »
France
Sorti
sur Zyklon B Production
2010
Track
list :
1-
Some Thousand Lies
2-
The Curse of Annihilation
3-
Mess for a Mass Grave
4-
Cérémonial – Prologue
5-
Cérémonial Part I
6-
The One against Christianity
7-
Cérémonial Part II
Chroniqué
par SB
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