Après
deux splits en 2002 et 2004, les français d'Ankrismah
nous
délivrent en 2010 un album de pur black métal nommé tout
simplement « Dive in the abyss ». Et une chose est sure :
cet album porte particulièrement bien son nom.
« Dive
in the abyss » est véritablement une plongée infernale dans
les profondeurs glacées des abysses. Car dès les premières notes,
on est littéralement happé par la noirceur ultime dégagée par les
neuf chansons et les quarante cinq minutes qui forment la première
œuvre d'Ankrismah.
C'est
l'obscurité insondable et mystérieuse des océans qui est faite
musique.
La
pochette nous met déjà dans l'ambiance. Elle est sobre et sans
fioritures. Le logo ainsi que le titre sont en blancs (et
lisibles!!!) sur un fond noir duquel apparaît tel un spectre la
gueule horrible d'une créature abyssale digne des songes maladifs
d'un Lovecraft.
La
chanson « Black Hole » débute cette plongée
cauchemardesque dont on sait déjà à peine le bouton ON enclenché
qu'on n'en ressortira pas indemne. Un son froid et rêche qui nous
enveloppe telle une chape de plomb pour une longue mise en bouche
d'un riff malsain en boucle sur fond d'une batterie rapide. Au bout
de 2 minutes, les vocaux font leur apparition dans ce bouillonnement
horrifique, malsains, possédés. Ils sont légèrement en retrait,
comme s'il s'agissait de l'ombre d'un spectre hurlant sa haine du
fond d'un maelström. Ensuite, c'est 6 minutes d'une lourdeur
implacable, poisseuse, qui vous plaque dans ce trou créé par les
musiciens et dont la survie y est plus qu'aléatoire.
La
suite se présente de façon tout aussi monstrueuse : on est
totalement immergé dans un black métal étouffant et glauque à
souhait. Le son particulier se prête à merveille à la création de
ces ambiances où s’entremêlent des sensations pesantes et
poisseuses avec une furie remplie de haine et de folie. On se
retrouve rapidement prisonnier dans un univers oppressant et rempli
d'une frénésie morbide. Les vocaux renforcent cette impression :
inhumaine, elle est parfois grognée comme le ferait un Attila dans
les premiers Mayhem,
parfois
complètement démente, mais toujours particulièrement malsaine. Le
rythme global de l'album est plutôt soutenu. La batterie reste
globalement sur un tempo véloce comme dans les chansons « Nothing
Around », « I curse » ou « I Worhip
Madness ».
Les
quelques parties plus posées, lourdes, limite doom, n'en sont que
plus appréciables. Car ce qui pourrait s'apparenter à une brève
accalmie dans ce chaos infernal n'est qu'une meilleure façon de vous
écraser définitivement comme vous le seriez sous la pression des
profondeurs. Ainsi de l'introduction de « Kill Yourself »,
pesante et lugubre avant le déferlement qui déboule ensuite avant
un nouveau passage oppressant prélude à une fin apocalyptique.
La
durée des chansons varient sensiblement d'un morceau à un autre. De
la folie de « Nothing Around » et ses 1 minute quarante
aux chansons plus longues comme « Black Hole » (plus de
huit minutes) ou « To my Grave » et sa longue intro
ambiant.
Ankrismah
délivre
avec « Dive in the Abyss » un album de black métal aux
ambiances particulièrement bien réussies : une œuvre
sinistre, possédée, un cauchemar musical qui nous entraîne dans
une tourmente macabre et ne vous lâche plus jusqu'à la dernière
note.
ANKRISMAH
« Dive
ine the Abyss »
black
Métal
France
Sorti
sur Armée de la Mort Records
mars
2010
track
List
1-
Black Hole
2-
Profanation du Vice
3-
Nothing Around
4-
Crawling Mist
5-
I curse
6-
I worship Madness
7-
Kill Yourself
8-
Narcose
9-
To my Grave
Chroniqué
par SB
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