mardi 12 février 2013

Après deux splits en 2002 et 2004, les français d'Ankrismah nous délivrent en 2010 un album de pur black métal nommé tout simplement « Dive in the abyss ». Et une chose est sure : cet album porte particulièrement bien son nom.

« Dive in the abyss » est véritablement une plongée infernale dans les profondeurs glacées des abysses. Car dès les premières notes, on est littéralement happé par la noirceur ultime dégagée par les neuf chansons et les quarante cinq minutes qui forment la première œuvre d'Ankrismah. C'est l'obscurité insondable et mystérieuse des océans qui est faite musique.
La pochette nous met déjà dans l'ambiance. Elle est sobre et sans fioritures. Le logo ainsi que le titre sont en blancs (et lisibles!!!) sur un fond noir duquel apparaît tel un spectre la gueule horrible d'une créature abyssale digne des songes maladifs d'un Lovecraft.
La chanson « Black Hole » débute cette plongée cauchemardesque dont on sait déjà à peine le bouton ON enclenché qu'on n'en ressortira pas indemne. Un son froid et rêche qui nous enveloppe telle une chape de plomb pour une longue mise en bouche d'un riff malsain en boucle sur fond d'une batterie rapide. Au bout de 2 minutes, les vocaux font leur apparition dans ce bouillonnement horrifique, malsains, possédés. Ils sont légèrement en retrait, comme s'il s'agissait de l'ombre d'un spectre hurlant sa haine du fond d'un maelström. Ensuite, c'est 6 minutes d'une lourdeur implacable, poisseuse, qui vous plaque dans ce trou créé par les musiciens et dont la survie y est plus qu'aléatoire.
La suite se présente de façon tout aussi monstrueuse : on est totalement immergé dans un black métal étouffant et glauque à souhait. Le son particulier se prête à merveille à la création de ces ambiances où s’entremêlent des sensations pesantes et poisseuses avec une furie remplie de haine et de folie. On se retrouve rapidement prisonnier dans un univers oppressant et rempli d'une frénésie morbide. Les vocaux renforcent cette impression : inhumaine, elle est parfois grognée comme le ferait un Attila dans les premiers Mayhem, parfois complètement démente, mais toujours particulièrement malsaine. Le rythme global de l'album est plutôt soutenu. La batterie reste globalement sur un tempo véloce comme dans les chansons « Nothing Around », « I curse » ou « I Worhip Madness ».
Les quelques parties plus posées, lourdes, limite doom, n'en sont que plus appréciables. Car ce qui pourrait s'apparenter à une brève accalmie dans ce chaos infernal n'est qu'une meilleure façon de vous écraser définitivement comme vous le seriez sous la pression des profondeurs. Ainsi de l'introduction de « Kill Yourself », pesante et lugubre avant le déferlement qui déboule ensuite avant un nouveau passage oppressant prélude à une fin apocalyptique.
La durée des chansons varient sensiblement d'un morceau à un autre. De la folie de « Nothing Around » et ses 1 minute quarante aux chansons plus longues comme « Black Hole » (plus de huit minutes) ou « To my Grave » et sa longue intro ambiant.

Ankrismah délivre avec « Dive in the Abyss » un album de black métal aux ambiances particulièrement bien réussies : une œuvre sinistre, possédée, un cauchemar musical qui nous entraîne dans une tourmente macabre et ne vous lâche plus jusqu'à la dernière note.



ANKRISMAH
« Dive ine the Abyss »
black Métal
France
Sorti sur Armée de la Mort Records
mars 2010


track List
1- Black Hole
2- Profanation du Vice
3- Nothing Around
4- Crawling Mist
5- I curse
6- I worship Madness
7- Kill Yourself
8- Narcose
9- To my Grave

Chroniqué par SB

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