mardi 26 février 2013

« Light of a dead star » est le premier album de NEHËMAH sorti en 2002 après deux démos : une première homonyme en 1995 et une seconde en 2001 sobrement intitulée « Nehëmah ».

Le combo officie dans un black métal d'obédience résolument norvégienne qui sent bon à plein nez les miasmes putrides des années 90. Néanmoins, le groupe détient incontestablement une originalité certaine. Car sans innover le moins du monde dans le style, NEHËMAH sait développer des ambiances d'une noirceur totale.

On commence les 54 minutes par une intro que certains pourront juger inutile mais qui de mon point de vue plonge bien l'auditeur dans un paysage morbide qui ne le quittera pas le long des 8 morceaux qui composent cette galette en gloire à la Nuit et à la Mort.
Perdu dans l'obscurité d'une froide nuit, il y a le crépitement sinistre d'un bûcher. Le feu termine son œuvre de destruction sur un corps noirci dont les yeux vivaces scintillent encore d'une vie impie. Des ombres malsaines dansent autours de vous dans la nuit comme pour un sabbat qui ne connaît pas de fin. Dans le ciel, les étoiles lointaines dont les scintillements blafards ne sont peut-être que les reliquats d'une vie éteinte depuis des millénaires.
Et l'incantation commence...
Un son rêche, des guitares qui grésillent, une production certes basique mais qui participe cependant bien aux ambiances développées par le groupe, « Light of a Dead Star » ouvre les hostilités avec une efficacité redoutable. Cette composition reflète bien ce qui nous attend sur l'album, à savoir des compositions qui s'étendent pour de longues litanies hypnotiques et démoniaques. Les riffs simples mais toujours bien sentis se répètent pour créer des atmosphères nocturnes et morbides. Corven hurle ses textes blasphématoires sur un timbre qui lui est propre, déchiré, écorché et malsain. La basse est discrète mais omniprésente. Sa présence fantomatique accentue le rendu initial, approfondie les ambiances incantatoires du groupe.
Arrive ensuite « Across the Landscape », un long morceau planant et mystérieux ponctué d'accélérations infernales. Sur cet album, pas de blast à outrance. On a droit à une succession de tempo lourds et de rythmes soutenus qui participent toujours à la création des ambiances. Celles-ci sont indéniablement le point fort de la première réalisation de NEHËMAH et restera sa marque de fabrique tout le long de sa carrière. « In October Landscape » débute ensuite sur le chant d'un corbeau suivi d'un blast mid tempo pour une invocation aux atmosphères crépusculaires soutenues par les vocaux désincarnés de Corven.
Les pépites incantatoires de l'album sont incontestablement les deux morceaux suivants. « Nehëmah in Vulva Infernum » et « I will sleep with the Dragon ». Le premier est une véritable ode morbide et mélancolique au rythme lent, posé et d'un sinistre poignant. Le riff principal, bien que repompé sur « Dreams of Blood and Iron » de l'excellent « Nightwing » de MARDUK, est utilisé différemment pour un rendu absolument lugubre et hanté par une mélodie orientale lointaine et mystique. Les hurlements de Corven y sont déchirant et le morceau monte crescendo dans la plainte et la douleur. Le second débute de façon plus classique et tonitruante, un blast rapide sur un riff rampant et au bout de 4 minutes le tempo se ralentit pour un final majestueux en voix claire, désincarnée et froide.
« Misty Swamp » termine de laminer l'auditeur pour un morceau rapide et brutal, plus basique mais aux relents nordiques toujours bien présents avec une basse toujours aussi prégnante.
« Light of a Dead Star » se termine alors comme il a commencé : dans le crépitement lugubre des flammes...

Avec son premier opus, NEHËMAH propose un black métal aux ambiances très marquées, influencé par la scène norvégienne des années 90. Les atmosphères sont froides, morbides et fortement incantatoires. Un ode maléfique aux forces tapies dans les Ténèbres.



NEHËMAH
« Light of a Dead Star »
France
Sorti sur Oaken Shield / Adipocere
2002

Track List
1- The Witch Burns...
2- Light of a Dead Star
3- Across the Landscape
4- In October Nightshades
5-Nehëmah in Vulva Infernum
6- I will Sleep with the Dragon
7- Misty Swamps
8- … In the Heat of the Flames

Chroniqué par SB

jeudi 21 février 2013

Bon! Me voilà de retour au Brésil! OUI encore! Après CRUOR CULTUM c'est au tour de GRAVE DESECRATOR d'être détaillé. Les Quatre Cariocas (habitant de rio de janeiro) ne sont pas venus pour nous vanter la samba ou le carnaval mais plutôt la mort, la haine et Satan bien sûr!!! Apres un Ep "Cult of Warfare and Darkness" sort donc "SIGN OF DOOM".

Déjà une chose est sûre: GRAVE DESECRATOR n'est pas là pour innover ou changer les choses, mais plutôt pour déverser un flot de haine discontinu à travers ce qu'ils font le mieux, c'est a dire un gros black/death bien gras, limite old school et bien blasphématoire ça va de soit! Dès la première chanson les bases sont posées: un son qui sent bon la caverne qui se marie à merveille avec de gros riffs bien lourds de derrière les fagots et qui ne sont pas d'une tecnhique ahurissante. Mais après tout, la technique on s'en branle un peu du moment que le feeling et l'efficacité sont là. Efficacité: voila un mot qui correspond bien à nos amis brésiliens! Car même si des fois on peut trouver certains riffs redondant d'une chanson à l'autre, quand les riffs se démarquent ils se demarquent vraiment bien! Non ça n'innove pas mais Oui c'est efficace a 100%!!! Et pour les fans de ce genre de gros son c'est l'idéal. Il y'a tout comme je l'ai dit: de très bons riffs accompagnés d'un gros jeux de batterie assez carré et technique avec de bons blasts et ça invoque bien dans les passages mid-tempo.Ces-derniers sont bien maitrisés dans l'ensemble. A noté d'ailleurs que les vocaux sont juste parfaits et complémentaires à l'ensemble: bien puissants et diaboliques comme on aime! Par moment le chant me fait penser a celui du groupe OBEISSANCE (usa) ce qui n'est pas pour me déplaire car c'est de qualité. Les chansons sont de longueurs variables entre 3 min 30 et 7 min ce qui fait que l'on ne s'ennuie pas a l'écoute de "SIGN OF DOOM" mis a part quelques solos de guitare pas franchement utiles. Ce disque est très bien fait de A à Z avec ses quelques passages limite thrashy bien appréciables et qui démontrent aussi l'étendu du savoir-faire des brésiliens tout comme le fait de pouvoir ralentir le tempo et poser un peu plus l'ambiance. C'est pas énorme hein, c'est pas du black/death ambiant mais on ressent bien l'invocation du Malin. Parce que jouer a fond c'est cool mais des fois ralentir c'est bien pour repartir de plus belle avec un gros riffs made in "dans ta gueule" comme dans la chanson:"Midnight sinner" qui est mon petit coup de coeur de l'album!!!

En conclusion je dirais que cet opus est fondamentalement réussi et fera le bonheur des amateur de Black/death old school tant au niveau de l'esprit que de la qualité du son. Par contre les amateurs de nouvelles sonorité ou ceux qui veulent trouver des groupes innovant sur leur style ce groupe n'est pas vraiment pour vous. Pour les autres...procurez-vous cet album et invoquez au son du black death made in Brésil... moi c'est déja fait.

GRAVE DESECRATOR
SIGN OF DOOM”
Brésil
Sorti sur ketzer Records
2008



Track List
1- Sign of Doom
2- revelation (of the Beast)
3- Faces of Apocalyptic Battle
4- Christ's Blood
5- Carnal Obsession
6- Midnight Sinner
7- Rise to Destruction
8- Cursed mass
9- Holocaust
10- devil's Revenge

Chroniqué par Nekkro

mardi 19 février 2013

Allez hop ! Un peu de barbarie à l'américaine avec ce « Deathcult Barbaric Hell » du bien nommé Ampütator. Car les deux gars qui composent le groupe ne s'embarrassent pas avec la subtilité.

Après une démo, un Ep et deux splits, « Deathcult Barbaric Hell » constitue le premier méfait des américains en 2007. Charniers, masques à gaz et munitions trônent en vrac sur la pochette et dans le livret. Ampütator est là pour massacrer, tuer, piller et violer et le fait de façon particulièrement bestiale le long des 11 morceaux de l'album pour 38 minutes 45 de guerre totale. Le combo est là pour vous agresser. Il vous démembre avec délectation et furie, avec les dents s'il le faut, car seule la fin justifie les moyens : qu'il ne reste plus rien après leur passage.
On commence donc avec un « Kill Rape Annihilate » qui pue le charnier et la mort. Çà blaste comme si on était perpétuellement sous un feu nourri en plein champs de bataille. La guitare grésille comme une tronçonneuse tournant à plein régime et les riffs sauvages et malsains s'enchaînent comme autant de chars lancés à pleine allure. La voix est littéralement vomit, inhumaine, des vociférations rocailleuses en gloire à la destruction et au massacre généralisé de l'être humain. Cette hargne primitive est une constante de l'album. Pas de fioritures, pas d'espoir. « Sarin Death Vengeance », « Massacre Bloodhate », « With Hate » ou encore « Extinction Deathmarch » sont autant de perles monstrueuses où ne règne que la folie dévastatrice d'un conflit généralisé. On rampe, impuissant, dans un enfer de feu, de sang et d'acier. L'Homme n'est plus qu'une bête noyée dans la guerre et les entrailles fumantes de ses semblables. Le son est limite parfois étouffant et on se surprend à être oppressé par cette agression sonore que crache Ampütator par nos enceintes. Petite surprise sur la quatrième composition : le batteur freine un peu ses velléités guerrières pour un morceau où on peut headbanguer (« Obliteration »), avant de poursuivre à nouveau sur un mitraillage en règle.

Ampûtator nous délivre donc une galette de pure bestialité, un black métal simple, direct et sans fioritures. Les atmosphères sont agressives et on est continuellement pris à parti par une tension sinistre du début à la fin. A noter une reprise du groupe Répulsion : « Slaughter of the Innocence » qui s’intègre parfaitement à l'ensemble.




AMPÜTATOR
« deathcult Barbaric Hell »
Black Métal
USA
Sorti sur Foul Productions
2007


track List

1- rape Kill Annihilate
2- Butterslut
3- Sarin Death Vengeance
4- Obliteration
5- Massacre Bloodhate
6- Slaughter of the Innocence
7- With Hate
8- Extinction Deathmarch
9- Complete Butchery
10- Feasting on Vermin
11- Creed of Persecution

Chroniqué par SB



mardi 12 février 2013


 Cruor Cultum nous vient d'un pays extraordinaire qu'est le Brésil où les groupes de black metal sont assez nombreux et de bonne qualité en générale. Les deux compères arrivent de Sao Paulo et au contraire d'une multitude de groupes qui sortent généralement une voir deux demos, CRUOR CULTUM, eux, sont directement passés à l'album.

L'année 2004 est donc celle de la sortie de cette opus unique vu que le duo brésilien n'a strictement rien sortit depuis. Et c'est bel et bien dommage si on se base sur les 13 titres de ce premier album qui pour ma part est assez réussi. Des le début pas d'intro, un léger larsen de guitare et on tombe direct dans le vif du sujet avec la chanson"infernal legions" . Un riff tranchant et mélodique se met en place dès le début. Pour être franc, ce black metal ne transpire pas la bestialité et la violence pure et dure mais je n'irais pas non plus dire qu'on est dans l'ultra mélodique ni même que c'est mou du genoux comme j'ai put le lire dans certaines chroniques. Après ça dépendra  des goûts et des attentes de chacun. C'est bel et bien à une musique obscure et occulte a laquelle nous avons à faire. Les riffs sont amenés avec beaucoup d'intelligence, quoi que parfois répétitifs par moment sur les structures des morceaux,  et sont complementaires au  jeu de batterie. Dans l'ensemble, celui-ci est assez carré avec des blasts mid tempo corrects qui tiennent bon sur la durée. Quand les titres se font plus violents comme "decoru serpens"  le blast sait se faire plus brutal et c'est tout aussi plaisant et réussi. Ce groupe a la capacité de passer d'un passage assez mid tempos/ambiant à des morceaux beaucoup plus haineux et barbares. Les vocaux renforcent la puissance des morceaux: une voix black presque banale parmi des millions de groupes mais qui colle bien au rendu du combo de Sao paulo. Si l'ont doit parler de la production, elle est plus qu'acceptable,  avec un son très froid et surtout, et heureusement, aucun surmixage d'instruments comme c'est le cas pour de jeunes groupes. J'ai aussi remarqué que par moment le son de guitare me faisait penser à celui d'un bon vieux BLACK FUNERAL. Un réel potentiel qu'a ici ce groupe. C'est bien dommage que cela soit leur seule et unique sortie, et même en cherchant à droite à gauche je n'ai pas trouvé de confirmation de split ou d'éventuelles sorties. Mais bon, qui sait un jour on réentendra peut-être parler de ce groupe froid venant pourtant du sud!!!

Pour conclure en quelques mots les amateurs de true raw black crados ne trouveront peut-être pas leur bonheur, mais les amateurs de MOONBLOOD par exemple pourront probablement s'y retrouver. Un groupe que personnellement je ne rechignerais pas à avoir dans ma cdthèque. Le mieux pour se faire une idée c'est d'écouter......





CRUOR CULTUM
Blood Days on the altar
Brésil
sorti sur: Somber musique
2004

Track List:

1-Infernal legion














2-Enthroned Lucifer





3-Aeons of Cruelty





4-Enemy      





5-powerful trident





6-Blood days on the altar





7-No hope




8-Decorus Serpens




9-Engulfed By Dark Flames




10-Force of Chaos




11-Agents representing of evil and darkness




12-Agonizing in valley of death




13-Apocalyptical vociferation












chroniqué par Nekkro.








1994 : Mayhem sort ce qui reste une des œuvres majeures du black métal norvégien et la scène en générale, « De Mysteriis Dom Sathanas ». Un album hanté par la folie et la mort de ses compositeurs, des riffs démoniaques, une batterie infernale et des vocaux jamais égalés. Difficile de composer un successeur à ce monument dédié aux Ténèbres.

Il faut attendre trois ans pour voir arriver un EP de cinq titres : « Wolf's lair Abyss ». Entre-temps le line up a évolué, Maniac entre autre arrive derrière le micro. Sont-ils parvenus à ne serait-ce qu'à égaler leur œuvre précédente ? La réponse est oui : « Wolf's lair Abyss » ou comment créer les ténèbres absolues en juste vingt-cinq minutes...

Après une intro lugubre de près de trois minutes, où une voix claire et lointaine clame son texte sous couvert de sons sinistres et étranges avant de devenir gargouillis infâme, c'est la déflagration sonore qui pulvérise les neurones avec « I am Thy Labyrinth ». Mayhem est spécialiste des ambiances occultes et extrêmes, mais sur cet EP, le groupe réussit le tour de force de sublimer son art pour nous proposer vingt-cinq minutes d'une musique affreusement noire et démoniaque. Les morceaux sont poisseux et puent véritablement la mort. Les miasmes infects de la décomposition et des charniers agressent littéralement nos sens avec une brutalité sans précédent. Tortueuses, méandreuses, les compositions sont des jeux de piste dans la folie la plus morbide : c'est comme errer les yeux crevés dans un labyrinthe puant.
« Fall of Scraphs » continue sur la lancée. Les vocaux de Maniac sont absolument malsains. Ils sont tantôt hurlés de façon hystérique, tantôt clamés ou grognés et accompagnent les litanies maladives de Mayhem de leur timbre particulier. On sent le chanteur possédé par une haine qui frôle la démence macabre. La batterie est fortement prégnante. Elle martèle sans relâche un rythme soutenu et barbare. Les riffs sont reptiliens : ils louvoient, ils serpentent et sont parfois hantés de dissonances bienvenues car accentuant les ambiances obscures du combo.
Mayhem prend d'ailleurs le temps de développer les atmosphères. Après les 6 minutes de « Fall of Scraphs », « Ancient Skin » nous empêche de reprendre notre souffle pour peut-être le morceau le plus abouti de l'EP. Une batterie démoniaque s'acharne à nous laminer sur un rythme qui ne connaît quasi pas de temps morts. Des riffs sinistres, morbides, quelques dissonances, accompagnent ces vocaux hantés.
« Symbol of Bloodswords » conclue en beauté l'EP sur les mêmes caractéristiques d'une brutalité macabre absolue.

Avec cet EP, Mayhem nous prouve qu'ils sont capables d'ériger très haut l'étendard d'un black métal résolument satanique et cauchemardesque. Dommage que par la suite le groupe n'aie pas réussit à maintenir cette flamme odieuse qui les animait à l'époque.




MAYHEM
« Wolf's lair Abyss »
Norvège
Sorti sur Misanthropy record
1997

Track List :
1- The Vortex Void of Inhumanity
2- I am Thy Labyrinth
3- Fall of Scraphs
4- Ancient Skin
5- Symbol of Bloodswords

Chroniqué par SB
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Winter Funeral est un groupe français, un one-man band pour être plus précis car il s'agit du projet d'une seule personne, Hylgaryss qui a également officié dans divers groupes comme Dark Sanctuary, Kristallnacht, Black Fortress, Chemin de Haine ou encore sacrificia Mortuorum.
Winter Funeral a été peu prolifique : une tape en 1999, un premier EP en 2001 : « Bénis les Ténèbres, Ô mon Âme... », un split en 2008 avec Arkha Sva et enfin son dernier méfait en 2010 : « Some Thousand Lies » qui est l'objet de cette chronique.
Et au vue de l'objet en question, c'est bien dommage...

Première impression visuelle : la pochette est simple, un logo gris pâle affublé d'un crâne humain trône au-dessus d'un fond clair-obscur où se devine une main pendante tâchée de sang. Le ton est donc donné : on aura droit à un black métal aussi froid que la lame acérée d'un rasoir.
« You are nothing, nobody, we do not exist » peut-on lire dans le livret (qui ne consiste au passage qu'à deux pages, pas de lyrics)... et ces paroles se parent d'un art glacé et sans vie comme la surface stérile d'un lac gelé. La musique de Winter Funeral est est un ode au nihilisme. Elle se veut froide, désabusée, lugubre. Pas de vie. Pas d'espoir. Juste des riffs lancinants, répétés sur fond d'une batterie désincarnée et quasi mécanique. Les quelques mélodies éparses ici et là sont aussi sinistres que funèbres et transforment votre sang en un liquide glacé qui vous paralyse peu à peu. Car finalement, à quoi bon vivre ici bas ?
Les vocaux sont dans la lignée de la musique : ils sont clamés sur un ton écorché et froid, emprunts à la fois d'une rage désabusée et d'un désespoir profond. Mais ici pas de larmoiements, juste le constat amer que tout est vain. Parfois, un arpège lugubre s'immisce dans le morceau (« Curse of Annihilation » par exemple) et vous transporte comme le spectateur blasé d'un improbable défilé funéraire dans le brouillard d'un hiver blafard. Impression qui se conforte sur le début de « Mass for a mass Grave » et s'accentue avec un passage d'une lourdeur hypnotique et morbide avant de se terminer sur une accélération du tempo et un arpège entêtant.
Une basse inquiétante accompagne le tout, discrète mais renforçant indéniablement la noirceur ambiante des morceaux.
« Cérémonial - prologue » est un court interlude spectral au milieu de l'album qui repart ensuite sur le black métal typique de Winter Funeral : froideur macabre, riffs lancinants (voir complètement prenant à 1 minute 48 sur « Cérémonial Part II), batterie mécanique.

Winter Funeral s'adresse aux adeptes d'une musique froide et atmosphérique. Les six morceaux s'étirent sur pratiquement 45 minutes et Winter Funeral prend le temps de développer ses ambiances si particulières. Un black métal cryptique dont l'écoute plonge l'auditeur dans un monde où la vie n'a pas lieu d'être et où l'Enfer est de glace.




WINTER FUNERAL
« Some Thousand Lies »
France
Sorti sur Zyklon B Production
2010

Track list :
1- Some Thousand Lies
2- The Curse of Annihilation
3- Mess for a Mass Grave
4- Cérémonial – Prologue
5- Cérémonial Part I
6- The One against Christianity
7- Cérémonial Part II

Chroniqué par SB

Après deux splits en 2002 et 2004, les français d'Ankrismah nous délivrent en 2010 un album de pur black métal nommé tout simplement « Dive in the abyss ». Et une chose est sure : cet album porte particulièrement bien son nom.

« Dive in the abyss » est véritablement une plongée infernale dans les profondeurs glacées des abysses. Car dès les premières notes, on est littéralement happé par la noirceur ultime dégagée par les neuf chansons et les quarante cinq minutes qui forment la première œuvre d'Ankrismah. C'est l'obscurité insondable et mystérieuse des océans qui est faite musique.
La pochette nous met déjà dans l'ambiance. Elle est sobre et sans fioritures. Le logo ainsi que le titre sont en blancs (et lisibles!!!) sur un fond noir duquel apparaît tel un spectre la gueule horrible d'une créature abyssale digne des songes maladifs d'un Lovecraft.
La chanson « Black Hole » débute cette plongée cauchemardesque dont on sait déjà à peine le bouton ON enclenché qu'on n'en ressortira pas indemne. Un son froid et rêche qui nous enveloppe telle une chape de plomb pour une longue mise en bouche d'un riff malsain en boucle sur fond d'une batterie rapide. Au bout de 2 minutes, les vocaux font leur apparition dans ce bouillonnement horrifique, malsains, possédés. Ils sont légèrement en retrait, comme s'il s'agissait de l'ombre d'un spectre hurlant sa haine du fond d'un maelström. Ensuite, c'est 6 minutes d'une lourdeur implacable, poisseuse, qui vous plaque dans ce trou créé par les musiciens et dont la survie y est plus qu'aléatoire.
La suite se présente de façon tout aussi monstrueuse : on est totalement immergé dans un black métal étouffant et glauque à souhait. Le son particulier se prête à merveille à la création de ces ambiances où s’entremêlent des sensations pesantes et poisseuses avec une furie remplie de haine et de folie. On se retrouve rapidement prisonnier dans un univers oppressant et rempli d'une frénésie morbide. Les vocaux renforcent cette impression : inhumaine, elle est parfois grognée comme le ferait un Attila dans les premiers Mayhem, parfois complètement démente, mais toujours particulièrement malsaine. Le rythme global de l'album est plutôt soutenu. La batterie reste globalement sur un tempo véloce comme dans les chansons « Nothing Around », « I curse » ou « I Worhip Madness ».
Les quelques parties plus posées, lourdes, limite doom, n'en sont que plus appréciables. Car ce qui pourrait s'apparenter à une brève accalmie dans ce chaos infernal n'est qu'une meilleure façon de vous écraser définitivement comme vous le seriez sous la pression des profondeurs. Ainsi de l'introduction de « Kill Yourself », pesante et lugubre avant le déferlement qui déboule ensuite avant un nouveau passage oppressant prélude à une fin apocalyptique.
La durée des chansons varient sensiblement d'un morceau à un autre. De la folie de « Nothing Around » et ses 1 minute quarante aux chansons plus longues comme « Black Hole » (plus de huit minutes) ou « To my Grave » et sa longue intro ambiant.

Ankrismah délivre avec « Dive in the Abyss » un album de black métal aux ambiances particulièrement bien réussies : une œuvre sinistre, possédée, un cauchemar musical qui nous entraîne dans une tourmente macabre et ne vous lâche plus jusqu'à la dernière note.



ANKRISMAH
« Dive ine the Abyss »
black Métal
France
Sorti sur Armée de la Mort Records
mars 2010


track List
1- Black Hole
2- Profanation du Vice
3- Nothing Around
4- Crawling Mist
5- I curse
6- I worship Madness
7- Kill Yourself
8- Narcose
9- To my Grave

Chroniqué par SB

lundi 11 février 2013

OUT NOW!!! Fetid Zombie/ Battlestorm - Defiling The Altar Of Gods (split CD)